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    le petit cheval : poème ou chanson de georges brassens

     


    Le petit cheval dans le mauvais temps,
    Qu'il avait donc du courage !
    C'était un petit cheval blanc,
    Tous derrière, tous derrière
    C'était un petit cheval blanc,
    Tous derrière et lui devant !


    Il n'y avait jamais de beau temps,
    Dans ce pauvre paysage
    Il n'y avait jamais de printemps,
    Ni derrière, ni derrière
    Il n'y avait jamais de printemps,
    Ni derrière, ni devant.


    Mais toujours il était content,
    Menant les gars du village,
    A travers la pluie noire des champs,
    Tous derrière, tous derrière
    A travers la pluie noire des champs,
    Tous derrière et lui devant.


    Sa voiture allait poursuivant,
    Sa belle petite queue sauvage
    C'est alors qu'il était content,
    Tous derrière, tous derrière
    C'est alors qu'il était content,
    Tous derrière et lui devant.


    Mais un jour, dans le mauvais temps,
    Un jour qu'il était si sage
    Il est mort par un éclair blanc,
    Tous derrière, tous derrière
    Il est mort par un éclair blanc,
    Tous derrière et lui devant.


    Il est mort sans voir le beau temps,
    Qu'il avait donc du courage !
    Il est mort sans voir le printemps,
    Ni derrière, ni derrière
    Il est mort sans voir le beau temps,
    Ni derrière ni devant.

     

     

    le petit cheval : poème ou chanson de georges brassens

     

     

     

     

     

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    Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
    Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
    Et de vagues rochers que les marées dépassent
    Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
    Avec infiniment de brumes à venir
    Avec le vent de l´est écoutez-le tenir
    Le plat pays qui est le mien

    Avec des cathédrales pour uniques montagnes
    Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
    Où des diables en pierre décrochent les nuages
    Avec le fil des jours pour unique voyage
    Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
    Avec le vent d´ouest écoutez-le vouloir
    Le plat pays qui est le mien

    Avec un ciel si bas qu´un canal s´est perdu
    Avec un ciel si bas qu´il fait l´humilité
    Avec un ciel si gris qu´un canal s´est pendu
    Avec un ciel si gris qu´il faut lui pardonner
    Avec le vent du nord qui vient s´écarteler
    Avec le vent du nord écoutez-le craquer
    Le plat pays qui est le mien

    Avec de l´Italie qui descendrait l´Escaut
    Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
    Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
    Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
    Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
    Quand le vent est au sud, écoutez-le chanter
    Le plat pays qui est le mien.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Campanile d’Hiver

     

    La vigne endolorie sous le poids des nuages,
    Pareille au clapotis des barques enchainées,
    Gémit, pleure et s’éteint comme un brasier mouillé
    Par la rage du ciel et son gravier d’outrages.

     

    Les lavoirs de soleil et leurs lourds sarcophages
    Ruissellent de tumeurs aux couleurs bigarrées,
    Comme si leur destin se tissait sous les dès
    De gouttes détachées d’un suaire sauvage.

     

    Seule, morne et feutrée, une cloche d’airain
    Sonne un glas parfumé d’une douce beauté
    Dont le silence boit la mélodie sans fin.

     

    Or la vigne endurcie, comme un oratorio,
    Fugue le long de mots brillants de nouveauté,
    Que ce poème joue sur un pas d’adagio.

    Francis Etienne Sicard,

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  • En mémoire des victimes de l’attentat au journal Charlie Hebdo

     

     
    Chanson dans le sang

    Il y a de grandes flaques de sang sur le monde
    où s'en va-t-il tout ce sang répandu
    Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule
    drôle de saoulographie alors
    si sage... si monotone...
    Non la terre ne se saoule pas
    la terre ne tourne pas de travers
    elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons
    la pluie... la neige...
    le grêle... le beau temps...
    jamais elle n'est ivre
    c'est à peine si elle se permet de temps en temps
    un malheureux petit volcan
    Elle tourne la terre
    elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...
    elle tourne avec ses grandes flaques de sang
    et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...
    Elle elle s'en fout
    la terre
    elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler
    elle s'en fout
    elle tourne
    elle n'arrête pas de tourner
    et le sang n'arrête pas de couler...
    Où s'en va-t-il tout ce sang répandu
    le sang des meurtres... le sang des guerres...
    le sang de la misère...
    et le sang des hommes torturés dans les prisons...
    le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...
    et le sang des hommes qui saignent de la tête
    dans les cabanons...
    et le sang du couvreur
    quand le couvreur glisse et tombe du toit Et le sang qui arrive et qui coule à grands

                                       flots
    avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...
    la mère qui crie... l'enfant pleure...
    le sang coule... la terre tourne
    la terre n'arrête pas de tourner
    le sang n'arrête pas de couler
    Où s'en va-t-il tout ce sang répandu
    le sang des matraqués... des humiliés...
    des suicidés... des fusillés... des condamnés...
    et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident.
    Dans la rue passe un vivant
    avec tout son sang dedans
    soudain le voilà mort
    et tout son sang est dehors
    et les autres vivants font disparaître le sang
    ils emportent le corps
    mais il est têtu le sang
    et là où était le mort
    beaucoup plus tard tout noir
    un peu de sang s'étale encore...
    sang coagulé
    rouille de la vie rouille des corps
    sang caillé comme le lait
    comme le lait quand il tourne
    quand il tourne comme la terre
    comme la terre qui tourne
    avec son lait... avec ses vaches...
    avec ses vivants... avec ses morts...
    la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons...
    la terre qui tourne avec les mariages...
    les enterrements...
    les coquillages...
    les régiments...
    la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne
    avec ses grands ruisseaux de sang.

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