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    Hiéroglyphe

     

    J’ai trois fenêtres à ma chambre :
    L’amour, la mer, la mort,
    Sang vif, vert calme, violet.

     

    Ô femme, doux et lourd trésor !

     

    Froids vitraux, odeurs d’ambre.
    La mer, la mort, l’amour,
    Ne sentir que ce qui me plaît…

     

    Femme, plus claire que le jour !

     

    Par ce soir doré de septembre,
    La mort, l’amour, la mer,
    Me noyer dans l’oubli complet.

     

    Femme! femme! cercueil de chair !

    Charles Cros

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  •  d'actualité depuis deux jours

     

     

    La Bise

    « Ce sont des feuilles mortes »,
    Disaient les feuilles mortes
    Voyant des papillons
    S’envoler d’un buisson.

    « Ce sont des papillons »,
    Disaient les paillons
    Voyant des feuilles mortes
    Errer de porte en porte

    Mais la bise riait
    Qui déjà les chassait
    Ensemble vers la mer.

    (Maurice Carême)

     

     



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    chez le fleuriste : poème de jacques prévert

     

     

    Un homme entre chez la fleuriste
    et choisit des fleurs
    la fleuriste enveloppe les fleurs
    l’homme met la main à sa poche
    pour chercher l’argent
    l’argent pour payer les fleurs
    mais il met en même temps
    subitement
    la main sur son coeur
    et il tombe

    En même temps qu’il tombe
    l’argent roule à terre
    et puis les fleurs tombent
    en même temps que l’homme
    en même temps que l’argent
    et la fleuriste reste là
    avec l’argent qui roule
    avec les fleurs qui s’abîment
    avec l’homme qui meurt
    évidemment tout cela est triste
    et il faut qu’elle fasse quelque chose
    la fleuriste
    mais elle ne sait pas comment s’y
    prendre
    elle ne sait pas par quel bout
    commencer
    Il y a tant de choses à faire
    avec cet homme qui meurt
    ces fleurs qui s’abîment
    et cet argent
    cet argent qui roule
    qui n’arrête pas de rouler.

    (Jacques Prévert)

     
    pris ici
     
     
     

    chez le fleuriste : poème de jacques prévert

     

    poème si triste qui nous rappelle que la mort nous attend toujours au détour du chemin quelle que soit notre situation ,nous sommes tous égaux  et nous sommes également tous démunis en sa présence

     

     

     
     

     

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  • sables mouvants : poème de prévert

     

     

    SABLES MOUVANTS

     

    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déjà la mer s’est retirée
    Et toi
    Comme une algue doucement caressée par le vent
    Dans les sables du lit tu remues en rêvant
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déjà la mer s’est retirée
    Mais dans tes yeux entrouverts
    Deux petites vagues sont restées
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Deux petites vagues pour me noyer.

     

    Extrait de "Paroles"

     

    Jacques PRÉVERT

     

     

     

    sables mouvants : poème de prévert

     

     

     

     

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