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    Vendange

    Les vendangeurs lassés ayant rompu leurs lignes,
    Des voix claires sonnaient à l'air vibrant du soir
    Et les femmes, en choeur, marchant vers le pressoir,
    Mêlaient à leurs chansons des appels et des signes.

    C'est par un ciel pareil, tout blanc du vol des cygnes,
    Que, dans Naxos fumant comme un rouge encensoir,
    La Bacchanale vit la Crétoise s'asseoir
    Auprès du beau Dompteur ivre du sang des vignes.

    Aujourd'hui, brandissant le thyrse radieux,
    Dionysos vainqueur des bêtes et des Dieux
    D'un joug enguirlandé n'étreint plus les panthères ;

    Mais, fille du soleil, l'Automne enlace encore 
    Du pampre ensanglanté des antiques mystères
    La noire chevelure et la crinière d'or.

     

     

     

    vendange : poème de josé maria de hérédia

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    poème sur l'été de théophile gauthier : Quand à peine un nuage  :

     

     

    Quand à peine un nuage,
    Flocon de laine, nage
    Dans les champs du ciel bleu,
    Et que la moisson mûre,
    Sans vagues ni murmure,
    Dort sous le ciel en feu ;

    Quand les couleuvres souples
    Se promènent par couples
    Dans les fossés taris ;
    Quand les grenouilles vertes,
    Par les roseaux couvertes,
    Troublent l’air de leurs cris ;

    Aux fentes des murailles
    Quand luisent les écailles
    Et les yeux du lézard,
    Et que les taupes fouillent
    Les prés, où s’agenouillent
    Les grands bœufs à l’écart,

    Qu’il fait bon ne rien faire,
    Libre de toute affaire,
    Libre de tous soucis,
    Et sur la mousse tendre
    Nonchalamment s’étendre,
    Ou demeurer assis ;

    Et suivre l’araignée,
    De lumière baignée,
    Allant au bout d’un fil
    À la branche d’un chêne
    Nouer la double chaîne
    De son réseau subtil,

    Ou le duvet qui flotte,
    Et qu’un souffle ballotte
    Comme un grand ouragan,
    Et la fourmi qui passe
    Dans l’herbe, et se ramasse
    Des vivres pour un an,

    Le papillon frivole,
    Qui de fleurs en fleurs vole
    Tel qu’un page galant,
    Le puceron qui grimpe
    À l’odorant olympe
    D’un brin d’herbe tremblant ;

    Et puis s’écouter vivre,
    Et feuilleter un livre,
    Et rêver au passé
    En évoquant les ombres,
    Ou riantes ou sombres,
    D’un long rêve effacé,

    Et battre la campagne,
    Et bâtir en Espagne
    De magiques châteaux,
    Créer un nouveau monde
    Et jeter à la ronde
    Pittoresques coteaux,

    Vastes amphithéâtres
    De montagnes bleuâtres,
    Mers aux lames d’azur,
    Villes monumentales,
    Splendeurs orientales,
    Ciel éclatant et pur,

    Jaillissantes cascades,
    Lumineuses arcades
    Du palais d’Obéron,
    Gigantesques portiques,
    Colonnades antiques,
    Manoir de vieux baron

    Avec sa châtelaine,
    Qui regarde la plaine
    Du sommet des donjons,
    Avec son nain difforme,
    Son pont-levis énorme,
    Ses fossés pleins de joncs,

    Et sa chapelle grise,
    Dont l’hirondelle frise
    Au printemps les vitraux,
    Ses mille cheminées
    De corbeaux couronnées,
    Et ses larges créneaux,

    Et sur les hallebardes
    Et les dagues des gardes
    Un éclair de soleil,
    Et dans la forêt sombre
    Lévriers eu grand nombre
    Et joyeux appareil,

    Chevaliers, damoiselles,
    Beaux habits, riches selles
    Et fringants palefrois,
    Varlets qui sur la hanche
    Ont un poignard au manche
    Taillé comme une croix !

    Voici le cerf rapide,
    Et la meute intrépide !
    Hallali, hallali !
    Les cors bruyants résonnent,
    Les pieds des chevaux tonnent,
    Et le cerf affaibli

    Sort de l’étang qu’il trouble ;
    L’ardeur des chiens redouble :
    Il chancelle, il s’abat.
    Pauvre cerf ! son corps saigne,
    La sueur à flots baigne
    Son flanc meurtri qui bat ;

    Son œil plein de sang roule
    Une larme, qui coule
    Sans toucher ses vainqueurs ;
    Ses membres froids s’allongent ;
    Et dans son col se plongent
    Les couteaux des piqueurs.

    Et lorsque de ce rêve
    Qui jamais ne s’achève
    Mon esprit est lassé,
    J’écoute de la source
    Arrêtée en sa course
    Gémir le flot glacé,

    Gazouiller la fauvette
    Et chanter l’alouette
    Au milieu d’un ciel pur ;
    Puis je m’endors tranquille
    Sous l’ondoyant asile
    De quelque ombrage obscur.

    Théophile Gautier, Premières Poésies

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    Souvenir d’enfance

    Comme le cœur me bat quand j'approche du lieu
    Où cent fois, par un temps superbe,
    Quand j'étais tout petit, je me roulais sur l'herbe !
    Maman venait me joindre et disait : Prions Dieu.

    J'avais quatre ans alors, je commençais à vivre,
    Un papillon passait, après lui de courir :
    Et si je l'attrapais, de plaisir j'étais ivre,
    Je pleurais, dans ma main il venait à mourir.

    C'est le temps du bonheur que celui de l'enfance ;
    Une pomme, un baiser, avec le chien bondir,
    Tomber vingt fois par jour, mettre une mère en transe,
    Rire, quand une bosse au front vient s'arrondir ;

    Affronter les frimas, toujours les pieds humides,
    Dans un fossé fangeux laisser ses deux sabots,
    Braver mille dangers, toux et fièvres putrides ;
    Pour dénicher un nid, mettre tout en lambeaux.

    Je ne l'oublierai pas, la chaumière enfumée
    Où, las, tout en haletant, je revenais le soir,
    Et puis, sur les genoux d'une mère alarmée,
    Je m'endormais content en lui disant bonsoir.

    Mais bien jeune au tombeau ma mère est descendue,
    Et son dernier adieu n'ai pu le recevoir !
    Il ne me reste rien, ma chaumière est vendue,
    Et sur son seuil de bois je n'irai plus m'asseoir.

     

     

    Marie-Éléonore Magu

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    fête des mères

     


    Si tu étais un soleil,
    Je serais ton rayon.
    Si tu étais un oiseau,
    Je serais tes ailes.
    Si tu étais une fleur,
    Je serais tes pétales
    Si tu étais un cahier,
    Je serais tes feuilles.
    Si tu étais un crayon,
    Je serais ta gomme.
    En fait, je ne suis que (mettre le nom de l'enfant)
    Et je te souhaite une bonne fête maman.
    Maman,
    Je t'aime
    Et T'aimerai toujours
    Avec le même amour
    Irremplaçable Maman
    Eternelle Maman

     

    pris sur le site ici

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